Comme si les piles de bouquins qui m’attendent à droite à gauche ne suffisaient pas (il y a les « entamé », les « emprunté », les « commandé », les « pro », les « curiosité », les « essai », les « poésie », les « langues étrangères », les « théâtre », etc.), il m’arrive régulièrement d’acheter le journal le matin, et toujours le samedi matin. Je kiffe mon Libé du week-end avec toutes ses pages culture. J’avale tout sur les livres bien sûr (même si je ne lirai pas ensuite la plupart d’entre eux). Ce samedi, en Une et sur 3 doubles pages, « Sexe, race et colonies », où comment les colons ont systématiquement organisé le viol et la traite des femmes locales pour leur bon plaisir [Et nombreux sont ceux qui voudraient encore faire croire que, de tous temps, les Noirs sont les violents et les Blancs les civilisés… Impossible de ne pas penser aux essais de James Baldwin évoquant la capacité des Noirs américains à résister à la violence, mais également aux terribles récits de Toni Morrison ou au cri de Ta-Nehisi Coates dans une lettre à son fils. A vos livres !] Cette histoire de viol colonial généralisé ne surprend guère, mais qui en parle ? Eh bien justement, des historiens ont décidé de publier une somme de travaux sur ce sujet. Et pour appuyer leur propos général, à savoir qu’il n’est pas question d’anecdotes mais de véritables systèmes organisés d’exploitation sexuelle, ils ont choisi d’illustrer massivement leur livre par des photos d’époque. Ces images sont à vomir, et ce en dépit de la bonne humeur que semblent partager les envahisseurs de tous genres (enfin, genre masculin et blanc en majorité). Elles provoquent une sorte de fascination malsaine mais ont bien sûr leur raison d’être éditées du simple fait d’avoir été largement diffusées à leur(s) époque(s) de production. Ces corps nus, maltraités, considérés jusqu’à présent par l’histoire comme la portion congrue de l’exploitation des matières premières, des sols, des hommes, des butins de guerre, de la culture même (comme ils sont beaux tous ces masques !), ces corps exposés, qu'en reste-t-il dans nos imaginaires? Cela semble du moins être l'une des questions que souhaitent poser les chercheurs en s'appuyant également sur les œuvres d'artistes contemporains qui traitent de ce sujet.
[Et, au-delà de l’affliction et de la réflexion suscitées par ces pages, la question que je me pose est : comment lire ces articles sans choquer mes voisins de strapontins avec les images qui les illustrent ? Résultat, je plie mon journal en mille morceaux et poursuis ma lecture par petits bouts.]
Sexe, race & colonies
La domination des corps du XVe siècle à nos jours
Pascal BLANCHARD, Nicolas BANCEL, Gilles BOETSCH, Dominic THOMAS, Christelle TARAUD
Editions La Découverte
Une interview de Pascal Blanchard par Médiapart sur le site de l'éditeur :
http://www.editionsladecouverte.fr/
Et sinon… la semaine du 17 au 23 septembre :
??? Minute papillon trop de Minute papillon en magasin pour savoir qui en est l'auteur.
Lisa GARDNER Famille parfaite
Patrick MODIANO
Donato CARRISI Le chuchoteur
Charles NODIER La fée aux miettes
Samuel BENCHETRIT Chien
Michel HOUELLEBECQ La carte et le territoire
Ken FOLLETT again and again
Benoîte GROULT Les vaisseaux du cœur (roman et non livre d'études de médecine)
Raphaëlle GIORDANO Le jour où les lions mangeront de la salade verte Un essai végan?
Peter WOHLLEBEN La vie secrète des arbres
Huraki MURAKAMI La Ballade de l'impossible
Ken FOLLETT Notte sull'acqua je parle vraiment italien, ça se confirme (du moins, l'italien des titres de livres, ce qui est déjà un début)
Dominique RATEAU Lire des livres à des bébés Oui, oui, oui!!!! Vive les livres pour bébés et la collection 1001 bébés de chez Erès :)
Californie (un guide)
Roberto BOLANO 2666 Oui, oui, oui!!! Vive les années 2666 et tous les livres de Bolaño chez Christian Bourgois :) (Même si j'avoue piteusement ne pas avoir lu 2666 car 300 pages de meurtres à Ciudad Juarez = trop pour moi.) En revanche, si je devais conseiller un livre de Bolaño, ce serait Etoile distante, si, si.
William SYRTNE ???
Philippe LANCON Le lambeau
Jean-Christophe RUFFIN
Huraki MURAKAMI Kafka sur le rivage
The hard thing about... Hard things ??? (Couv noire, lettres rouges, je ne trouve rien d'approchant dans le ternet.)
Xavier ORVILLE L'Homme aux sept noms et des poussières Titre aux sept enchantements et des poussières.
Delphine de VIGAN D'après une histoire vraie
Stefan ZWEIG Le wagon plombé : Suivi de voyage en Russie
Un Officiel des spectacles
J. D. SALINGER L'attrape-cœurs
Waouh, grosse soirée, visez un peu ce qui suit (et il n'y a pas de triche), un quatuor gagnant :
CALDERON La vie est un songe
L'épopée de Gilgamesh
Stefan ZWEIG c'est sa semaine ! Bon, avec celle de MURAKAMI et de Ken FOLLETT évidemment, mais ça c'est plus habituel.
Philip ROTH Le théâtre de Sabbath
Conclusion temporaire, la littérature se couche tard (23h30 environ).
Nabil MOULINE Le Califat, histoire politique de l'Islam
Marwan MERY Dans la peau de deux négociateurs d'élite Je préfère rester dans ma peau, je crois.
Haruki MURAKAMI
Laurent GAUDE
Jérôme FERRARI A son image
?? FELLOWES
Une petite fille lit Clairefontaine, L'école des bleus par Fabrice COLIN
Patrick SUSKIND Le parfum de mon adolescence...
Un petit garçon lit La guerre des clans de Erin HUNTER
Un BD
Un manga
Albert CAMUS Le premier homme On est vraiment dans une bonne semaine!
Ci-dessous, la première femme, où la dernière, ou celle du milieu peut-être.
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